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On ne peut plus faire confiance en personne. Le monde est gorgé de traitres, de malfaiteurs. L’Amérique est en elle-même un sac à fouteurs de troubles. Mystic Falls est en elle-même une prison d’où tu ne t’évades pas sans séquelle. Un château, quoique abandonné depuis probablement plusieurs années déjà, étendait ses murs de pierre le long d’un large terrain lorgnant la ville. Ses planchers craquaient, les courants d’airs qui traversaient ses pièces sifflaient à leur passage. De l’extérieur, la bâtisse ébranlait notre vue. De l’intérieur, la puanteur éraflait notre odorat. Perché sur le toit du château, Kol Mikaelson scrutait les alentours. Après la gaffe qu’il avait commise, le plus jeune frère de la famille n’était plus apprécié. Il ne l’avait probablement jamais été, de toute façon. L’attention avait toujours été portée sur le reste de la famille. Le noble Elijah, la belle Rebekah. Et le plus craint de tous. Le loup, la bête, le frère qui se comporte comme un Roi. Statut qu’il désirait depuis toujours. Les doigts de Kol se resserrèrent sur la tuile qui couvrait le toit. Elle s’émietta, se coinça entre ses ongles, il grogna comme si le moindre malheur qui le frappait était aussi lourd qu’un coup d’épée dans son dos. En tentant de retirer les morceaux qui irritaient cet endroit si sensible sous son ongle, l’attention du vampire se posa sur une voix féminine qui cassait le silence assourdissant. Il ne pu déchiffrer chacune de ses paroles, une distance considérable les séparait. Alors, il se laissa glisser le long du toit et entreprit une chute de plusieurs mètres avant de retomber sur ses pieds. En dressant son dos, il se planta devant la jeune femme aux traits à la fois familiers, à la fois inconnus. Kol Mikaelson pencha la tête sur le côté en la scrutant de ses yeux noisette sans dire un mot. Il ne pu mettre un nom sur ce joli visage, il était incertain de l’avoir déjà croisée. Il se lança finalement : « Je peux te faire une visite guidée du château si tu veux. À condition que tu me laisses te visiter par la suite. » Un sourire moqueur se dessina enfin sur ses lèvres, comme si le Kol joueur et enfantin remontait à la surface après s’être noyé au fin fond de son âme pendant plusieurs semaines.

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Elle semblait une gamine apeurée, une gazelle entre les griffes d’un lion affamé. Pourtant, ses allures frôlaient la noblesse. Elle détenait un regard perçant, presque qu’intimidant. Cette jeune femme, bientôt armée d’un pieu improvisé, pompait l’intérêt du plus jeune des frères de la famille Mikaelson. Sa beauté ne pouvait être niée et son caractère, fort, alimentait le sourire malin de Kol. Alors, il observa le manche de la pelle pointé en sa direction, se disant qu’elle le prenait vraiment pour du bas niveau. Si ce simple morceau de bois négligemment sculpté avait le don de l’apeurer, c’était probablement dans une autre vie. Il passa sa main dans sa barbe, gratta son menton au passage, se retenant de pouffer de rire suite à la réponse de celle qui refusait sa proposition. « La paume de ta main ne m’intéresse pas autant que le reste de ton corps. » Ses yeux curieux se glissèrent le long de sa silhouette, analysant la moindre de ses courbes. De ses épaules à ses longues jambes, il mordait sa lèvre inférieure comme s’il tentait d’imaginer le goût de sa peau. Néanmoins, il reposa ses pupilles sur le pieu qui le menaçait davantage depuis quelques secondes. Il gloussa, redressa la tête pour soutenir son regard. « C’est vrai qu’un humain aurait perdu l’usage de ses jambes après une telle chute. Tu as l’œil, Sherlock. » Kol Mikaelson s’approcha d’elle sans se soucier de son arme. Il s’arrêta quand la pointe de celle-ci se posa contre son torse. « Ce n’est pas n’importe quelle femme qui a le courage de venir ici, au château. Je t’ai entendue marmonner quelques mots mais je n’ai pas bien saisis. Tu parlais d’un méchant, je crois. Tu traques le Joker ? Non, j’ai mieux. Tu traques mon frère ? » Le jeune homme posa sa main sur le manche de la pelle et l’abaissa, se sentant inconfortable menacé de telle sorte.

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Il avait l’impression d’être acteur dans une pièce théâtrale de capes et d’épées. Il résistait à chercher les rideaux rouges qui mettraient fin à la scène assez ridicule qui se passait devant lui. Kol Mikaelson avait l’impression de faire face à une jeune femme complètement perdue temporellement. Pourtant, elle était vêtue comme toutes les autres filles des années 2000. Son maquillage, ses cheveux. Tout trompait sa façon de parler qui remontait probablement à quelques siècles plus tôt. « Dommage. Si tu penses que je vais t’être utile dans de telles conditions, tourne immédiatement les talons. Il y a probablement une âme moins satanique qui rôde autour du château à laquelle tu pourras soutirer quelques informations et une visite guidée des lieux. » Cette jeune femme ne connaissant pas le Joker, ses doutes furent confirmés : Elle n’avait pas l’âge qu’elle paraissait. Elle restait figée dans son temps. Le regard du plus jeune des frères s’illumina lorsque son interlocutrice aux allures étranges prononça le pseudonyme d’homme masqué. Son intérêt avait immédiatement été capté. Il opta pour un sourire moqueur tandis que ses doigts grattaient son menton : « S’il y a quelqu’un qui terrorise les habitants de Mystic Falls, c’est bien moi. Cet homme masqué est un amateur. Et s’il était réellement mon frère, me crois tu assez déloyal pour le pointer du doigts en sachant très bien que tu n’as pas l’intention de lui faire la bise ? » Manifestement, cette jeune femme n’était pas tombée sur la meilleure personne à interroger. L’Originel en grimaçait d’incompréhension. Mince, fragile. Elle comptait s’en prendre à un homme probablement plus futé qu’elle. Si personne n’avait encore posé la main dessus, c’est qu’il y avait une raison.

La gifle qu’elle offrit à Kol ne l’ébranla pas. Il serra la mâchoire en retenant un rire en vue du surnom qu’elle s’était attribuée. « Alors c’est ça. Tu te crois encore dans les peintures accrochées sur les murs du Louvres. » Son regard se refroidit, il attrapa son pieu qu’il lui arracha des mains : « Je peux savoir à quelle idiote j’ai à faire ? Tu as le sang froid mais les idées floues. »